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dimanche 17 février 2013

La découverte de l'asexualité en poème

Bonjour amis asexuels, sexuels ou autres!

En attendant les témoignages du mois de février qui arrivent bientôt, voici un poème de Isilua traitant du thème abordé en décembre: la découverte de l'asexualité.
Eh oui il y a bien des façons de raconter son histoire!


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C'était en octobre, tout a commencé
D'un grand amour, un nouvel être est né
Petit, bien chéri, rien à signaler
A cet âge, personne n'aurait remarqué

Vient l'âge des flirts de jeunesse
Les amours viennent et disparaissent
Pas d’accroche, juste des ressemblances
On est heureux, le reste on s'en balance

Les années passent et se ressemblent
Les autres sortent déjà ensemble
Toi tu regardes, écoutes et réfléchis
Au fond, ça ne te donne pas envie

Alors vient le temps du lycée
Déjà 16 années se sont écoulées
Tu te retournes, t'as rien vu venir
Les relations commencent à fleurir

Pour toi rien n'a changé
Solitaire, tu te sens isolé
Face aux remarques de tes amis
Tu te tais, tu regardes et réfléchis

Les paroles ne te laissent pas indifférent
Tu dis rien, mais tu ressens ...
Un creux, un grand vide
Un truc qui te sert le bide

Tu cherches des réponses,
Tu trouves rien, alors tu renonces
Certains passent à l'action
Toi tu te sens comme un pion

Une vie solitaire, ça y est t'as pris le bus
Le problème, c'est qu'il y a pas de terminus
Tu te sens mal, mais ça y est c'est fait
L'avantage ? Une vie pleine de liberté

Des hauts, des bas, et enfin ça y est.
Une sorte de mal-être refoulé,
Qui lentement monte à la surface
A l'angle du mur tu la prends en pleine face

A la fac, ça court ça drague
Toi tu prends ça comme une blague
Quand on te pose une question,
Tu réponds qu'il y a d'autres options

Alors à la télé tu vois un reportage
Des gens que l'on prend pour des barges
Pas de sexe, un amour platonique
Pour toi, c'est le grand déclic

Asexualité, simple mot du dictionnaire
Mais pour toi, c'est comme un frère
Tu cherches, tu tombes sur un forum
Et la, tu rencontres la communauté aven

Tu lis, et enfin tu comprends
T'es pas bizarre, juste différent
Soudain, dans ta vie, un voile se lève
Ce mal-être n'est plus qu’un mauvais rêve

Pour les autres, la vie continue
Pleine de tromperie, d'infidélité et de plans cul
Mais pour toi, cette date est sacrée
C'est le jour où tout a changé

Isilua (21 ans)

lundi 21 janvier 2013

Janvier 2013: focus sur la "communauté asexuelle" et sa visibilité



AVA s'intéresse à la diversité des points de vue et des expériences, à toutes les façons de vivre l'asexualité. Pour donner de la visibilité à cette diversité, nous publions régulièrement des témoignages de personnes qui nous parlent le leur asexualité avec leurs propres mots.
Aujourd'hui Hervé, Tyane, Olivier et Lilly nous parlent de leur rapport et leur identification à la "communauté asexuelle" et pourquoi ils encouragent la visibilité de l'asexualité.


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"Tu parles de communauté asexuelle. Penses-tu qu’elle soit nécessaire ?
Oui pour accueillir les âmes égarées au moins. Souvent les gens viennent, lisent et vont à la pêche aux informations. Certains participent, d’autres pas et puis quand ils ont ce qu’ils veulent ils s’en vont vivre leur vie. On est tous de passage dans cette communauté mais certains restent plus longtemps que d’autres. AVEN (et maintenant AVA) sert aussi à améliorer la visibilité, ce qui est très important.

Penses-tu qu’il soit nécessaire de parler de l’asexualité dans les médias ?
Oui car c’est très peu connu. Quand vous dites à quelqu’un : je suis asexuel, la première chose qu’il vous dit en principe c’est « qu’est-ce-que c’est que ça? ». Ce n’est déjà pas évident de faire son coming-out alors quand en plus il faut tout expliquer ça corse carrément les choses. Et puis il y a plein d’asexules qui ne savent pas qu’ils sont asexuels et qui sont persuadés d’avoir un problème ou un blocage psychologique. Ils pensent qu’ils sont les seuls dans cette situation. Alors parler de l’asexualité au public permet de leur dire que quelque part d’autres personnes peuvent les aider à y voir plus clair."
Lilly


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"Je soutiendrais autant que possible la visibilité de l’asexualité. Car pour la personne sans problèmes que j’étais avant de me découvrir asexuel, cela a changé très positivement ma vie (essentiellement ma manière de voir les choses, puisqu’essentiellement, je vis comme avant). Mais quand je pense à celles et ceux qui vivent mal cette situation, qui se pensent malades, qui sont persécutés, j’ai envie qu’elles sachent ce qu’il en est vraiment. Et surtout qu’elles puissent s’affirmer en tant que personne asexuelles, qu’elles ne pas soient l’objet d’incompréhension ou de railleries. C’est ce qui a motivé ma grande vague de coming out, contribuer à faire connaître l’asexualité, voire débusquer on ne sait jamais d’éventuels asexuels dans mon entourage, mais ce n’est pas si simple que cela. Il faut pouvoir amener le sujet, ou sauter sur une occasion. La pertinence d’un coming out peut être remise en question en présence de connaissances lointaines. À moins d’employer les grands moyens comme parler d’une prochaine présentation publique ou d’un chapitre du livre que l’on écrit, mais cela n’est pas donné à tout le monde.
J’ai assisté à ma première rencontre «IRL» du forum AVEN quelques semaines après mon inscription, et cette première rencontre a dépassé de loin toutes mes espérances. Je m’y suis fait de très bons amis, que je vois très souvent, toujours avec autant de plaisir. Du coup, on se voit bien plus en tant que bons amis que pour discuter d’asexualité, mais ces discussions restent possibles, notamment pour organiser des événements autour de la visibilité asexuelle (participation à la pride, présentations publiques…)."
Hervé.


"Certes, les identités servent souvent à exclure ou réduisent la complexité d'une personne, faite d'appartenances multiples, de désirs inconscients et d'une subjectivité changeante. Néanmoins, refuser de manière absolue de s'identifier à un concept, à une idée, à une association ou à des pratiques quels qu'ils soient, s'écarter de toute affiliation par crainte du dogme ou de la secte n'empêchera pas la société de vivre avec et par des concepts, des idées, des groupes et des pratiques. Autrement dit, si nous ne nous déterminons pas par rapport aux autres, les normes nous jugeront à notre place. Autrement dit, les catégories que nous forgeons, et que rien n'empêche d'être discutées et nuancées, nous libèrent de celles qui préexistent et ne nous correspondent pas. Bien sûr, notre vécu, notre vie restera toujours plus complexe que nos mots. Mais cela signifie qu'il faut complexifier notre langage, notre vision de nous-mêmes et du monde, et non nous abandonner au silence. Sinon, les lieux communs parlent pour nous. Et non, toute identité n'implique pas repli identitaire, toute communauté ne risque pas de dériver vers le communautarisme, dans la mesure où se maintiennent le respect sincère de l'autre. Le militantisme pour la reconnaissance de l'asexualité, comme celui pour les droits des homosexuels ou des femmes, affirme bien une identité, mais pour  davantage de tolérance et de liberté, non l'inverse."
Tyane
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"Je pense qu'il est important de faire progresser la visibilité asexuelle. Principalement pour aider tous les asexuels qui s'ignorent et qui se posent des questions, mais aussi pour faire progresser les consciences.
Je rencontre régulièrement d'autres asexuels, certains sont même devenus des amis. C'est très reposant de pouvoir discuter avec des personnes qui ont le même ressenti que moi, qui se posent les questions. Entre asexuels on se comprend intuitivement et ça c'est vraiment extraordinaire.

De mon côté je vais aussi dans des associations LGBT et je parle librement d'asexualité. Les gens sont curieux, parfois étonnés, mais toujours respectueux, je n'ai jamais eu de mauvaises réactions en parlant d'asexualité."
Olivier
 .


Si vous aussi avez envie de donner votre perspective sur l'asexualité, de raconter votre propre histoire avec vos propres mots, n'hésitez pas à nous contacter à l'adresse
: paroles.asexualite[at]gmail.com

samedi 22 décembre 2012

Décembre 2012: focus sur la découverte de l'asexualité


AVA s'intéresse à la diversité des points de vue et des expériences, à toutes les façons de vivre l'asexualité. Pour donner de la visibilité à cette diversité, nous publions régulièrement des témoignages de personnes qui nous parlent le leur asexualité avec leurs propres mots. Aujourd'hui, Olivier, Lilly et Tyane nous expliquent ce que la découverte de l'asexualité a changé dans leurs vies.

Pour moi il y aura toujours un avant et un après ma découverte de l'asexualité. Assez tôt dans ma vie  je me suis rendu compte que je n'étais pas attiré par les femmes contrairement à mes camarades. Je pensais peut être être gay, mais quelque chose ne collait pas, car au final je n'arrivais pas à m'imaginer avec un garçon. Pendant plusieurs années je me suis interrogé, je me disais que peut être que je ne m'assumais pas en tant qu'homosexuel, ou peut être que j'étais difficile et que je n'avais pas encore rencontré le type de personnes qui me plaisait. J'ai compris que quelque chose m'échappait vraiment lors de ma première expérience amoureuse avec une fille, la proximité physique me mettait vraiment mal à l'aise et ça ce n'était pas normal. J'ai préféré retourner à mon célibat, mais j'étais complètement perdu. J'ai découvert la notion d'asexualité six mois plus tard en faisant des recherches sur internet sur les sentiments amoureux. Ça a été un moment vraiment magique, je me reconnaissais dans tout ce que je lisais sur AVEN*, il y avait des centaines de personnes avec les mêmes ressentis que moi. A 19 ans j'avais enfin trouvé un mot pour décrire ce que je ressentais. J'étais asexuel et quand je l'ai compris j'ai senti un poids énorme s'envoler et une page de ma vie se tourner.

C'est après cela que j'ai pu commencer à vraiment tomber amoureux, à ressentir et exprimer mes sentiments. Je me suis beaucoup libéré, je communique bien plus facilement avec les autres sur mes ressentis qu'avant.”
Olivier, 24 ans


“Je l’ai découvert un peu par hasard il y a maintenant presque cinq ans. Je cherchais une image (de je ne sais plus trop quoi) et je suis tombée sur un blog qui parlait d’asexualité. Le mot m’a interloqué alors j’ai lu ce qui se disait. Et là le choc. Je me suis dit mais c’est moi ça. J’ai lu le blog et après j’ai fait une petite recherche sur Google et je suis tombée sur AVEN*. Ça a été une vraie révélation. C’est comme si quelqu’un venait d’allumer la lumière et que je me rendais enfin compte que jusqu’à présent j’avançais dans le noir. Je savais enfin qui j’étais et où j’allais. J’étais à un moment de ma vie où j’avais du mal à envisager l’avenir. Je me sentais différente des autres et j’avais l’impression de ne pas être faite sur le même modèle que tout le monde. Le fait de pouvoir mettre un mot sur ce que j’étais et surtout savoir que je n’étais pas seule m’a enlevé un énorme poids des épaules.”
Lilly, 26 ans


“Il y a trois ou quatre ans, je ne me posais pas de question quant à ma sexualité. Je ne souffrais d'aucune opprobre, d'aucune déception relationnelle. Néanmoins, la découverte de l'asexualité, du forum AVEN* et la rencontre d'asexuels furent pour moi la source d'une immense et mémorable joie. Pourquoi ? Même si je tolérais la présence affirmée du sexe dans la société, je me sentais plus ou moins étranger à une partie de ce monde-ci. La rencontre avec les membres d'AVEN* m'a rassuré sur les autres et sur moi-même, en plus du fait qu'elle m'a permis de connaître des personnes réunies par ce désintérêt. Elle m'a apporté un soutien dont j'ignorais le besoin. Certes, j'ai rencontré bien d'autres gens généreux et compréhensifs, certes (presque) tout le monde cultive d'autres passions que le sexe, mais, simplement, c'est autre chose que de rencontrer des gens pour qui cela, et tout ce qui tourne autour, n'a absolument aucune importance”
Tyane, 23 ans

Si vous aussi avez envie de donner votre perspective sur l'asexualité, de raconter votre propre histoire avec vos propres mots, n'hésitez pas à nous contacter à l'adresse: paroles.asexualite[at]gmail.com


* AVEN: Asexuality Visibility Educational Network. Le forum d’AVEN France est le forum de discussions pour les personnes asexuelles le plus fréquenté en France.
AVEN France: asexuality.org/fr
Le forum d’AVEN France: asexuality.org/fr/forum


Présentation du projet "Paroles d'Asexuel·le·s"

Chers asexuel·le·s, entourage d’asexuel·le·s, sexuel·le·s et autres, bienvenue sur la partie de notre site consacrée au projet Paroles d’asexuel·le·s !


Paroles d’asexuel·le·s est un projet monté par AVA pour permettre aux asexuel·le·s de parler de leur vécu, de leur histoire et de leurs sentiments, avec leurs propres mots. Ce projet entend redonner la parole aux asexuel·le·s, car nous sommes capables de nous exprimer pour nous-même. L’asexualité est trop souvent débattue dans des sphères excluant les personnes les premières concernées. Nous souhaitons à travers ce projet diffuser une information sur l’asexualité au plus près de la réalité, une information brute et fiable, basée sur le vécu des personnes concernées, et non une information erronée par un façonnage médiatique ou un éclairage pathologique de la part de sexologues. Ce projet a pour but aussi de redonner confiance aux personnes asexuelles à travers l‘expression, et les inciter à voir leur asexualité comme une diversité, une richesse, non comme une anomalie à réparer ou une honte; image que la société actuelle glorifiant la performance sexuelle a tendance à nous renvoyer.

Pour mener à bien ce projet, nous regroupons les témoignages des personnes asexuelles. Pour cela, nous avons élaboré un questionnaire abordant de nombreux aspects de la vie des personnes asexuelles, comme leur découverte de l’asexualité, leur relation à la sexualité, leur vie de couple, leur identité...
Ce questionnaire est disponible sur simple demande par mail à l’adresse paroles.asexualite[at]gmail.com

Au regard des témoignages reçus, nous publions chaque mois sur le site de l’association (ici même !) une sélection d’extraits de témoignages sur un thème précis. En décembre 2012 par exemple, nous avons choisi 3 extraits traitant de la découverte de l’asexualité. Ces 3 extraits sont issus de 3 témoignages différents.

Pour toute question concernant ce projet, ou pour demander le questionnaire puis envoyer votre témoignage, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse paroles.asexualite[at]gmail.com !

Aliénor, coordinatrice du projet, et toute l’équipe d’AVA vous souhaite une bonne lecture et nous espérons que ces morceaux de vie retranscrits sur papier vous serons utiles dans votre compréhension de l’asexualité ou dans votre recherche de vous-même !